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16 avril 2012

« On est jamais aussi bien que chez soi. »

Nous avons demandé au Dr John Hirdes de procéder à une analyse des données RAI-HC canadiennes et internationales pour notre rapport. Le Dr Hirdes est professeur à l'École de la santé publique et des systèmes de santé à l’Université de Waterloo, et agrégé supérieur et membre du conseil d’administration d’InterRAI, consortium international qui regroupe des chercheurs de 29 pays.

Ce sont des mots qui viennent souvent à l’esprit des voyageurs las d’être loin de chez eux trop longtemps. L’ambiance familière de la maison, le lit confortable, la compagnie de la famille et des amis – tout cela prend beaucoup plus d’importance après une absence prolongée. Pour les Canadiens plus âgés, rentrer chez soi après un séjour à l’hôpital ou continuer de vivre à domicile plutôt que dans un établissement de soins de longue durée est une préférence presque universelle.
Plus que jamais, les soins à domicile constituent un service essentiel. Ils jouent un rôle de centre névralgique qui relie les soins primaires, les soins actifs et les soins de longue durée. Les professionnels des soins à domicile offrent toute une gamme de services pour aider les Canadiens âgés à vivre avec autant d’autonomie que possible, en dépit des problèmes de santé et des maladies qui accompagnent le vieillissement. Pour garantir la durabilité du système canadien de santé, la réussite des soins à domicile s’avère essentielle.
Le nouveau rapport du Conseil canadien de la santé intitulé Aînés dans le besoin, aidants en détresse, jette une lumière nouvelle sur les expériences vécues par les clients de soins à domicile et par leurs aidants familiaux. Pour la première fois, nous avons un aperçu pancanadien des soins à domicile. On croit souvent que les progrès en matière de soins de santé résultent des technologies nouvelles, mais en réalité l’émergence de preuves de haute qualité est l’une des innovations les plus importantes dans ce domaine – ce dont les Canadiens n’ont généralement pas connaissance. L’adoption d’un processus normalisé d’évaluation de la santé partout au pays permet maintenant d’obtenir des analyses des soins à domicile qui auraient été inimaginables il y a moins de deux décennies. Huit provinces canadiennes ont recours à un système commun d’évaluation des soins à domicile conçu par interRAI (www.interRAI.org) pour évaluer les forces, les préférences et les besoins des clients. Une fois compilées aux niveaux régional et provincial, ces données peuvent fournir des informations primordiales sur les variations de prestation des soins en fonction des besoins. Le rapport du Conseil canadien de la santé est la toute première étude nationale à utiliser les données des cinq premières provinces qui ont adopté ce système.
Ce qui ressort de ce rapport, c’est l’héroïsme des familles et des amis dont l’engagement à s’occuper d’aînés proches détermine souvent si ceux-ci peuvent rester à domicile ou non. Beaucoup d’aidants familiaux fournissent un travail dont le nombre d’heures équivaut à un emploi à plein temps, pour aider des aînés qui ont de graves problèmes de santé physique et mentale. Environ trois quarts des soins à domicile donnés aux Canadiens âgés vulnérables sont prodigués par des membres de la famille.
Les services payés offerts par des organismes de soins à domicile partout au pays sont des sources vitales de soutien pour les aînés et leurs aidants familiaux, mais le niveau de soins offerts est tout simplement insuffisant pour répondre à leurs besoins. Selon un rapport de 2007 de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), les dépenses en soins à domicile ont rapidement augmenté dans les années 1990, puis se sont stabilisées de 1998 à 2004. Les aidants familiaux canadiens ont besoin de plus de soutien pour s’occuper des aînés de leur famille à domicile. Accorder une priorité plus grande au financement des soins à domicile est non seulement une sage décision, étant donné qu’elle contribue à permettre aux Canadiens de continuer de vivre à domicile comme ils le veulent, mais aussi un investissement judicieux. Le coût des soins à domicile représente une toute petite partie des fonds alloués aux maisons de soins infirmiers. Le coût d’une journée à l’hôpital équivaut à celui de plus de deux semaines de soins à domicile pour les Canadiens plus âgés.
Les décideurs du secteur de la santé ont des choix difficiles à faire en tout temps. Mais face à des contraintes économiques, les choix deviennent plus ardus et ont de plus grandes répercussions. Les aidants familiaux canadiens font déjà le gros du travail dans les soins à domicile. La meilleure solution pour économiser de l’argent dans les secteurs les plus coûteux du système de santé est de répondre à l’appel à l’aide lancé par les aidants familiaux et les clients de soins à domicile qui ont les plus grands besoins.

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