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1 novembre 2012

L’innovation en matière de santé – l’importance de l’évaluation

Dre Anne Snowdon, professeure et présidente, International Centre for Health Innovation, Richard Ivey School of Business 


Chaque province/territoire au Canada a des défis particuliers à relever pour répondre aux demandes croissantes de services de santé et pour faire face à l’escalade des coûts des soins de santé. Pour assurer la viabilité du système de santé, nous devons innover, c’est-à-dire restructurer les services de santé afin d’en accroître la qualité et l’efficacité. Mais nous devons faire plus qu’innover — il nous faut mesurer les effets des innovations à l’échelle du système de santé, tirer des conclusions et diffuser celles-ci largement.

Même si aucune province ni aucun territoire n’a encore entièrement restructuré son système de santé pour en assurer la viabilité, certaines administrations publiques ont amélioré la qualité des soins et les résultats en matière de santé grâce à des pratiques novatrices. La question posée aux responsables des soins de santé est la suivante : comment tirons-nous des leçons des réussites et des échecs des autres pour ensuite relever adéquatement les défis posés par notre propre système de santé?

En dépit des changements apportés aux systèmes de santé au Canada et dans le monde, nous disposons d’une information limitée sur l’incidence de ces changements sur les résultats en matière de santé et le rapport coût-efficacité. Les stratégies pour l’innovation doivent s’appuyer sur des données empiriques. En bref, nous devons mesurer les effets des innovations pour comprendre comment elles agissent et comment nous pouvons tirer parti des réussites. L’innovation fondée sur ce type de données pourrait générer des pratiques exemplaires, qui pourraient ensuite être communiquées aux intervenants au Canada et dans le monde, au moyen de modèles dynamiques de transfert des connaissances — à l’intérieur d’un réseau virtuel de partenaires collaborant et échangeant des données probantes pour que d’autres pays puissent tirer des leçons de solutions éprouvées, adopter ces solutions ou les adapter à leur propre système de santé.

En même temps, nous devons élaborer un système de gestion du rendement qui permette d’examiner et de saisir les effets de l’innovation tant sur la performance du système que sur la santé de la population, dans l’éventail complet des soins.

Au Canada, chaque province et territoire est un laboratoire vivant capable d’utiliser des pratiques exemplaires novatrices. Par exemple, des pratiques novatrices visant à soutenir les soins primaires et leur intégration sont en train de faire leur apparition indépendamment dans trois provinces canadiennes : l’Ontario, le Québec et l’Alberta. Jusqu’à maintenant, il n’y a presque pas eu de mesure des effets de ces modèles de soins primaires novateurs. Il n’y a donc pas eu de transfert de connaissances vers les autres provinces et territoires qui auraient pu les utiliser pour améliorer leurs propres systèmes de santé.

Sans mesure des effets de l’innovation, on manque continuellement des occasions d’échanger des renseignements dont pourraient bénéficier non seulement d’autres provinces/territoires, mais aussi d’autres pays. C’est pourquoi il est important de continuer de construire des plateformes d’échange d’information qui permettent à l’innovation en santé de soutenir la viabilité du système.


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