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27 décembre 2012

Combler le fossé entre production et utilisation des GPC : le Spinal Cord Injury Knowledge Mobilization Network (réseau de mobilisation des connaissances sur les lésions de la moelle épinière, ou SCI KMN)

Dr R. J. Riopelle, Université McGill; directeur scientifique 

Le lancement de la série de vidéos sur les GPC du Conseil canadien de la santé constitue un apport utile, qui arrive à point nommé pour compléter les directives qui se sont dégagées du Sommet canadien sur les guides de pratique clinique (GPC) de novembre 2011. Cette série continuera d’inspirer et de stimuler un effort national croissant pour concevoir, diffuser et utiliser les GPC partout au Canada. Cela dit, un fossé considérable persiste entre la conception de tels guides et leur utilisation dans un cadre clinique.

Le SCI KMN – le Spinal Cord Injury Knowledge Mobilization Network – est une initiative émergente de mobilisation du savoir assortie d’un plan de travail dirigé par des intervenants et qui vise à normaliser les soins en cas de complications secondaires associées aux lésions de la moelle épinière (LME) dans les centres de réadaptation du Canada à l’aide de GPC fondés sur des preuves cliniques.

Le SCI KMN est une communauté de pratique qui regroupe six établissements de réadaptation dans trois provinces (Alberta, Ontario et Québec). Cette communauté est pilotée par le conservateur des connaissances de l’Ontario Neurotrauma Foundation et bénéficie de l’appui d’un partenariat public (administration de la santé)-privé. À cet égard, les activités du SCI KMN s’inscrivent avec précision dans la foulée de la stratégie de déploiement provinciale-territoriale du Groupe de travail sur l’innovation en matière de santé du Conseil de la fédération.

Le Réseau se compose de producteurs de connaissances, d’utilisateurs de ces connaissances (fournisseurs) et d’utilisateurs finaux (patients) qui prennent part à des recherches participatives qui lui permettent de viser la mise en place d’une équation de valeur pour la transformation des soins de santé, avec les résultats de santé du patient comme numérateur, et le rendement du fournisseur/l’utilisation des ressources comme dénominateur. Les données sur les résultats et le rendement sont recueillies sur place à l’aide de fiches de notation de la qualité et d’une plateforme globale de collecte de données destinées à contribuer à une amélioration continue pour la normalisation des soins à l’échelle nationale.

En 2010, un sondage réalisé à l’échelle communautaire par l’Institut Rick Hansen (RHI) a permis d’établir que les complications secondaires les plus urgentes associées aux LME qui nécessitaient une prise en charge se situaient dans les domaines de la prévention et du contrôle des plaies de pression et de la gestion de la douleur ainsi que dans le contrôle de la vessie. Pour répondre à ces besoins, la phase 1 du SCI KMN a été lancée au début de 2011 à l’aide de GPC contemporains dans le cadre d’un ensemble intégré de « facteurs de causalité » visant à amorcer une institutionnalisation de la normalisation des soins et l’établissement de capacités d’innovation en la matière.

La phase 2 du SCI KMN (2013-2018) prévoit l’expansion de la communauté de pratique à deux autres provinces (Colombie-Britannique et Nouveau-Brunswick), et la modulation des activités dans tout le continuum de soins, avec la participation de huit établissements de réadaptation qui pourront joindre 80 % des patients avec LME au Canada. En s’inspirant de son approche « pour les gens, par les gens, en mettant tout en œuvre », les activités de la phase 2 souscriront à une communauté d’innovation afin d’enrichir leur ensemble de facteurs de causalité et de répondre ainsi aux besoins exprimés par les participants : guide de mise en œuvre adapté au système de santé, outils d’aide à la décision pour les patients et les fournisseurs, programme de formation pour les intermédiaires en innovation et introduction de résultats de santé déclarés par le patient dans le portefeuille de pratique, tout cela dans l’optique d’optimiser les résultats de santé du patient/les effets sur les avantages sociaux et économiques et d’optimiser également le rendement du fournisseur/l’utilisation des ressources afin de générer des avantages sur le plan économique.

Le consensus chez les fournisseurs et les patients voulant que les GPC forment un aspect essentiel de la qualité des soins constitue une composante indispensable de la normalisation des soins. Toutefois, les conditions nécessaires et suffisantes pour combler le fossé entre la production et l’utilisation des GPC afin de faire une différence exigent une « approche développementale des facteurs de causalité », tel que précisé ci-dessus.

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