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24 mai 2012

Une vidéo canadienne primée montre la puissance des témoignages des patients

Zal Press est le directeur général de Patient Commando Productions, une entreprise Internet qui s’est engagée à promouvoir le point de vue du patient comme un guide du changement des pratiques. Le site www.patientcommando.com possède plus de 1 400 récits où des patients parlent de leurs expériences. Zal Press vit avec la maladie de Crohn depuis plus de 30 ans.

En compétition avec une masse de célébrités hollywoodiennes, des grosses pointures comme les Clinton, des géants du Web comme Google+, Facebook et autres, un organisme caritatif canadien inconnu est sorti victorieux du concours annuel des Webby Awards. Produit par le David Cornfield Melanoma Fund, Dear 16 Year Old Me a relevé la barre pour les récits vidéo en obtenant deux prix aux prestigieux Webby Awards, qui récompensent l’excellence sur Internet.

Cette vidéo a gagné le prix de la meilleure vidéo en ligne – service public et activisme – et celui de la meilleure rédaction publicitaire. Elle a été visionnée près de 7 millions de fois, dans 150 pays et dans 5 langues. De mémoire d’homme, aucun autre témoignage d’un patient canadien n’a eu dans les médias sociaux un impact proche du niveau de celui-ci.

En octobre dernier, Daniel Stolfi, qui a remporté un Canadian Comedy Award, a présenté au Symposium sur la participation des patients organisé par le Conseil canadien de la santé une allocution remarquable sur son expérience du cancer, un exemple frappant de l’impact des témoignages des patients.

Dear 16 Year Old Me est une autre histoire de patients canadiens, racontée par des personnes atteintes de mélanomes qui, adressant leurs réflexions au jeune qu’ils étaient à 16 ans, lui expliquent certaines leçons vitales qui peuvent avoir une grande influence sur leur vie. Il s’agit d’un tournant dans l’histoire des soins de santé : des témoignages de patients, racontés par les patients eux-mêmes, ont plus de succès qu’un médecin d’Hollywood. C’est un témoignage qui peut éclairer la pratique, changer le comportement des patients et améliorer la santé publique.

Ce film n’a pas eu le soutien d’une campagne médiatique ni de parrainages illustres. Il a gagné les cœurs de millions de gens grâce à l’accent authentique de la narration, dont l’honnêteté accroche les spectateurs. C’est un exemple classique du pouvoir des récits des patients. Les Canadiens ont l’habitude d’écouter les patients. Nous le faisons sans cesse. Ces voix nous émeuvent et nous poussent à l’action. À côté de celui d’autres grands modèles de patients canadiens – des porteurs de changement comme Terry Fox et Rick Hansen – vous allez commencer à voir le nom de David Cornfield. David est mort à 32 ans, jeune, plein d’avenir. Ce qu’il a commencé de son vivant s’accomplit à travers ce qu’il nous lègue, un film aussi mobilisateur et dynamique que lui, capable d’influencer les gestes de millions de personnes.

Si vous n’avez pas encore vu ce film remarquable, prenez 5 minutes pour le regarder ici maintenant et le faire visionner par vos amis et vos proches. Si vous l’avez déjà vu, regardez-le de nouveau et dites-vous que vous contribuez à changer le monde en le montrant à ceux qui ne le connaissaient pas.

P.-S. Patient Commando a un nouveau livre blanc qui pourrait vous intéresser : On a New Frontier of Patient Engagement; Promoting Collaboration One Story at a Time.

17 mai 2012

Votre cheminement vers l’autogestion peut être facile

Ahmad Zbib, MD CPHIMS-CA, est administrateur, Santé du consommateur à la Fondation des maladies du cœur de l’Ontario. Il est chargé de la gestion et du développement d’un ensemble d’outils en ligne favorisant les changements de comportements, comme l’Évaluation de risque cardiovasculaire. M. Ahmad Zbib s’intéresse de près aux technologies de santé en ligne pour les dispensateurs de soins et les consommateurs.

Avez-vous plus souvent entendu parler de « l’autogestion » depuis quelque temps? Saviez-vous que votre famille et vous-même avez autogéré votre santé durant la plus grande partie de votre vie adulte?

Nous n’allons pas expliquer ici ce qu’est l’autogestion. Pour en savoir plus à ce sujet, consultez le récent rapport du Conseil canadien de la santé.

Nous souhaitons plutôt partager avec vous certaines stratégies pour faciliter vos progrès sur la voie de l’autogestion. La Fondation des maladies du cœur vous propose un ensemble d’outils en ligne qui vous aideront à mieux « autogérer » votre santé.

FAIT : Les maladies du cœur et les AVC causent la mort prématurée d’un Canadien sur trois. LA MORT PEUT ATTENDRE (vidéo).

Commencez par découvrir vos risques de maladies du cœur et d’AVC. Vous pouvez facilement le faire en procédant à notre Évaluation de risque cardiovasculaire  Elle vous indiquera :
•    vos risques de maladies du cœur et d’AVC ;
•    les mesures  que vous devez prendre pour vivre plus longtemps et plus pleinement.

Une fois que vous saurez quelles mesures prendre, nous vous recommandons de vous poser les questions suivantes :
1. Qu’est-ce qui me motive? Écrivez les réponses sur un papier et placez-le sur votre réfrigérateur, pour vous en souvenir quand les choses se compliqueront.
2. Dans quelle mesure est-il important pour moi de changer un comportement donné qui m’expose à des risques de maladies du cœur et d’AVC? Notez cette réponse de 1 à 10 – 10 étant la note la plus haute. Faites-le pour chacun de vos facteurs de risque.
3. Dans quelle mesure suis-je convaincu de pouvoir changer de comportement pour chacun des facteurs de risque? De nouveau, notez la réponse de 1 à 10 – 10 étant la note la plus haute.
4. Commencez par le comportement le plus facile à changer – le comportement le plus important pour vous, celui que vous croyez pouvoir changer le plus facilement.

FAIT : L’hypertension artérielle est le facteur de risque numéro un pour les accidents vasculaires cérébraux et compte parmi les principales causes de crises cardiaques.

Vous vous préoccupez de votre hypertension artérielle? Nous avons une application pour ça! Jetez un coup d’œil à notre plan d’action de tension artérielle. Cet outil vous aidera à régulariser et à gérer votre pression artérielle. En faisant un suivi de votre pression à domicile et en notant les résultats, votre équipe de santé et vous-même obtiendrez certains renseignements requis pour normaliser votre pression.
FAIT : Saviez-vous qu’en perdant 10 livres (4,5 kilos), vous pourriez faire baisser votre pression artérielle jusqu’à 7 mm Hg (systolique)/6 mm Hg (diastolique)?
Si vous voulez perdre quelques livres, consultez ce lien qui peut vous être utile : My Healthy Weight Action Plan™(en anglais seulement). Voyez aussi cette vidéo.
En évaluant vos risques et en prenant des mesures  pour les réduire, vous pourrez vivre plus longtemps et plus pleinement… LA MORT PEUT ATTENDRE.
Pour d’autres outils, voir : fmcoeur.ca/santeenligne

16 mai 2012

Les promesses des outils en ligne de soutien à l’autogestion

Neil Seeman est résident principal, Innovation dans le système de santé, à Massey College à l’Université de Toronto. Il est aussi PDG de The RIWI Corporation, entreprise technologique spécialisée dans les grandes bases de données, et PDG de la Health Strategy Innovation Cell, unité de recherche sans but lucratif sur les cyberoutils de gestion des maladies.

À la Health Strategy Innovation Cell et à The RIWI Corporation, mes collègues et moi explorons la puissance des interactions en ligne dans le secteur des soins de santé. Nous sommes à l’aube de cette évolution. Notre compréhension du Web ne fait que commencer. Par exemple, nous découvrons tout juste comment les gens faiblement alphabétisés, qui maîtrisent mal l’anglais et qui n’ont guère accès au Web, peuvent utiliser le Web avec efficacité.

Quels que soient ces défis, ils doivent être considérés face aux promesses, qui s’avèrent immenses. Nous pouvons mieux comprendre les préférences des patients en écoutant (éthiquement, dans le cadre de forums ouverts) ce que les patients exigent, veulent et attendent de leur système de soins de santé. Souvent, ce sont des préférences à bas coûts. Ainsi, nous pouvons mieux comprendre comment le public réagit à certains renseignements, par exemple sur les vaccins, en ligne. Nous pouvons partager les pratiques exemplaires, en collaboration, pour savoir comment utiliser les médias sociaux au sein des organismes de santé et entre eux. Nous pouvons découvrir ce que le gouvernement considère être le meilleur rôle du gouvernement dans l’établissement des différents types de politiques de promotion de la santé.

Nos recherches pour le Conseil canadien de la santé nous ont amenés à comprendre qu’avec les programmes en ligne, les patients peuvent décider où et quand participer. Nous avons aussi conclu que la technologie peut permettre de surmonter l’isolement qui résulte des distances, du climat, des incapacités physiques, des responsabilités familiales ou des hésitations à participer à des groupes. Souvent, les patients atteints de maladies qui s’accompagnent d’une forte stigmatisation, comme le VHS/sida ou les troubles psychiatriques, sont plus actifs en ligne – participant avec les prestateurs de soins et les autres personnes qui souffrent – qu’en personne.

Quelles que soient les promesses des interactions dans le cyberespace pour le soutien à l’autogestion, ce rapport du Conseil de la santé souligne l’importance de faire le lien entre l’interface clinique directe et les outils d’information en ligne.
Avez-vous déjà utilisé un réseau social pour gérer votre maladie chronique? Aimeriez-vous le faire? Recommanderiez-vous les interactions en ligne à un membre de votre famille? Quelles sont les possibilités – et les obstacles?

Pour tout renseignement, s’adresser à :
neil.seeman@utoronto.ca
http://www.linkedin.com/in/seeman

15 mai 2012

Habiliter les patients – Manière de le faire différemment au Royaume-Uni

Le Dr David Pearce est chercheur en SAG à la Health Foundation au Royaume-Uni. Il est directeur clinique de l’équipe Co-creating Health à Torbay, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Ce projet fait partie d’un programme multicentre, créé par la Health Foundation pour promouvoir l’autogestion et le travail en collaboration entre les patients et le personnel des services de santé.

Bien que ce programme ait de multiples facettes, l’image qui me vient en tout premier à l’esprit est celle d’une patiente que j’ai vue dans ma clinique la semaine dernière. La première question que je lui ai posée était à peu près la suivante : « Alors, dites-moi ce qui vous amène ici aujourd’hui. » Elle m’a répondu : « En fait, je ne veux pas vraiment être ici; je suis juste venue pour que X (un autre professionnel de la santé qu’elle consulte régulièrement) cesse de me tarabuster à ce sujet. »

Cette femme était intelligente, autonome et diserte, mais sa longue expérience du système de santé l’avait amenée à accepter des soins qu’elle ne voulait pas. Il aurait pu en être tout autrement. En habilitant les patients, et en déterminant des objectifs en collaboration avec eux, à partir d’un plan établi ensemble, nous pouvons valoriser la plus grande ressource sous-utilisée dans nos services de santé – à savoir, les patients. Je participe à la formation du personnel en techniques de promotion de ce mode collaboratif de travail, dans le cadre de notre Advanced Development Programme. Notre but est de modifier l’équilibre des pouvoirs au sein du système de santé, pour que chaque rencontre entre un patient et un professionnel de la santé se fasse entre deux spécialistes égaux et complémentaires. Par là, je veux dire que le professionnel de la santé est un spécialiste des maladies, tandis que le patient est un spécialiste de ce qu’il vit, ainsi que de ses propres besoins et valeurs.

Cependant, après des années de nouvelles initiatives, beaucoup de professionnels de la santé sont « fatigués du changement » et la situation est encore exacerbée par les restrictions financières actuelles. Dans ce climat, nous courons le danger que notre formation pour les cliniciens devienne un simple cours de plus, qui sera vite oublié. Pourtant, nous avons formé la vaste majorité des médecins locaux de soins primaires et les anciens participants à notre formation sont devenus nos plus ardents défenseurs. Ceux-ci ont découvert qu’une collaboration avec les patients permet de véritables améliorations sur le plan de leur satisfaction au travail.

Les médecins nous ont dit que grâce à ces compétences, ils avaient pu aider des patients « coincés » à faire des progrès. L’un d’eux a déclaré pouvoir finir à temps son travail clinique, pour la toute première fois dans sa carrière, grâce aux plans établis en commun. Les changements même les plus simples et les plus petits dans les interactions entre les médecins et les patients peuvent mener à d’importantes améliorations et de grosses économies financières. Par exemple, dans le cas du patient ci-dessus, nous encourageons les médecins à poser une question comme celle-ci lors de la formation : « Aimeriez-vous être référé à… », et non pas : « Je vais faire vous référer à… ». Grâce à des conseils comme celui-ci, un cabinet médical a pu réduire de 30 % les aiguillages vers des services secondaires pour la santé mentale.

Certes, nous ne sommes qu’une petite équipe à Torbay, mais nous avons prouvé que le recours aux techniques d’autogestion peut donner des résultats positifs pour la santé des patients, la satisfaction au travail des cliniciens et les économies financières. Nous nous passionnons pour l’autogestion et pour sa promotion, et nous aimerions recevoir vos commentaires et vos questions. Mon adresse courriel est david.pearce3@nhs.net.

Nouveau rapport du Conseil de la santé – Soutien à l’autogestion (SAG) pour les Canadiens atteints de maladies chroniques

Patrick McGowan, Ph. D., est professeur à l’Université de Victoria – Centre on Aging et directeur des programmes d’autogestion. Depuis 26 ans, il fait des recherches sur les programmes de SAG et travaille à leur mise en œuvre. De plus, il forme des professionnels de la santé aux stratégies de SAG. Il a fait partie du groupe consultatif d’experts pour l’élaboration de ce rapport.

Ce rapport représente vraiment les connaissances collectives sur le soutien à l’autogestion. Relativement nouveau au Canada (moins de 25 ans), ce concept prête à confusion : on ne sait pas très bien quelles sont sa nature et ses modes d’application. Ce rapport fournit une bonne description de ce qu’on sait du SAG. Il présente les pratiques émergentes, prometteuses et exemplaires et fait quelques recommandations claires.

Pourquoi le SAG est-il important?
Le SAG est important, car les personnes atteintes de maladies chroniques ont généralement besoin d’une formation, d’un encadrement et d’autres interventions pour les aider à acquérir les connaissances, les compétences, la confiance et la motivation requises afin de gérer leur état de santé. Le SAG peut se faire à trois niveaux : le patient et sa famille; le prestateur de soins de santé primaires; le gestionnaire du système de santé et le décideur de politiques. Le soutien à l’autogestion fait partie intégrante du Modèle de soins aux malades chroniques et devrait être ancré dans le système de soins primaires.

Le SAG offert aux groupes et aux particuliers
Au niveau du patient et de sa famille, les programmes de SAG ont tendance à s’avérer plus fructueux s’ils sont intégrés aux soins de santé primaires, visent plusieurs maladies chroniques et font appel à des aidants informels. L’accessibilité est renforcée si les programmes peuvent être offerts à la fois individuellement et collectivement, à domicile et en milieu communautaire, en personne (p. ex., soutien par les pairs), au téléphone ou en ligne, et ciblent les populations mal servies. Certains programmes de SAG sont offerts par des bénévoles, d’autres par des professionnels de la santé et des bénévoles. Il est important de comprendre qu’un seul modèle de soutien à l’autogestion ne conviendra pas à tous les gens et qu’il faudra donc toute une gamme de programmes. Le Conseil canadien de la santé a établi un ensemble de critères pour classer les pratiques novatrices en trois catégories : pratiques émergentes, prometteuses ou exemplaires. Le Programme d’autogestion des maladies chroniques Stanford, actuellement offert dans la plupart des provinces et des territoires du Canada, a été désigné PRATIQUE EXEMPLAIRE.

Le SAG offert par les prestateurs de soins de santé
Les prestateurs de soins de santé peuvent apporter un SAG par des stratégies de changement de comportement, dans le cadre de l’exercice régulier de leur profession. Divers modèles sont à leur disposition, dont les suivants : 5A, Programme Flinders, Entrevues motivationnelles – chacun incluant un processus décisionnel conjoint entre les patients et les prestateurs de soins, ainsi que des stratégies conçues pour aider les patients à acquérir les compétences requises. Les rendez-vous médicaux groupés (ou visites médicales collectives) constituent une autre stratégie de SAG. Ces visites faites par des professionnels de la santé regroupent les soins cliniques, le soutien à l’autogestion et l’interaction entre pairs. Ces visites médicales collectives permettent aussi de faire un suivi actif et d’orienter les patients vers des programmes communautaires probants. Le rapport a conclu que les prestateurs de soins primaires doivent faire plus de place à l’apprentissage et à l’utilisation de ces stratégies dans leur pratique médicale. Le Conseil canadien de la santé a désigné le modèle des 5A PRATIQUE PROMETTEUSE.

Le SAG peut-il se faire en ligne?
Il existe actuellement des programmes de SAG en ligne qui s’avèrent prometteurs pour apporter divers types de soutien, mais qui soulèvent certaines inquiétudes quant à « une fracture numérique » entre les patients et les prestateurs capables de bien utiliser cette technologie. Pour les personnes atteintes de maladies chroniques, les programmes en ligne pourraient être un excellent moyen de partager des renseignements, de s’apporter un soutien émotionnel et de communiquer avec les prestateurs de soins de santé. Toutefois, nous en sommes encore aux débuts de l’évolution des outils en ligne pour l’autogestion des maladies chroniques et ces outils continuent de soulever des questions et des préoccupations.

Une approche systémique au SAG
Au Royaume-Uni, un programme collectif de SAG, appelé Expert Patients Programme (version du programme Stanford) était largement établi depuis plusieurs années, mais n’obtenait que des résultats modestes. Pour créer une approche plus systémique, la UK Co-Creating Health Initiative a donc été instaurée. Cette approche novatrice crée des liens systématiques dans le secteur des soins primaires : les cliniciens orientent les patients vers des programmes communautaires d’autogestion, les patients participent à la refonte du processus avec leurs prestateurs de soins primaires, qui reçoivent au préalable une formation aux outils et aux techniques de communication pour appuyer le processus d’autogestion. Le Conseil de la santé a désigné l’approche intégrée au soutien à l’autogestion Co-Creating Health PRATIQUE ÉMERGENTE.

Les politiques de SAG au Canada
Les gouvernements canadiens ont fait des percées pour intégrer le SAG à leurs stratégies de lutte contre les maladies chroniques. Certains vont plus loin encore et intègrent les données et les outils de SAG aux soins de santé primaires, afin d’appliquer les principes du SAG à l’échelle de tous leurs systèmes de santé. En cas de succès, les patients auront une meilleure qualité de vie, les prestateurs de soins primaires disposeront des outils et du temps requis pour aider les patients à progresser, et les ressources précédemment consacrées à des problèmes de santé évitables pourront être réinvesties dans divers autres services critiques de santé de la population. Les possibilités d’investir dans le SAG, aussi bien au niveau des particuliers que de l’ensemble de la population, s’annoncent très prometteuses pour améliorer la santé des Canadiens et la durabilité de notre système de santé
Le Conseil de la santé recommande que les systèmes de soins de santé au Canada prennent des mesures d’action pour apporter un soutien à l’autogestion de manière plus systémique :
1)    en créant une approche systémique intégrée au soutien à l’autogestion;
2)    en permettant aux prestateurs de soins primaires d’apporter un soutien à l’autogestion dans le cadre des soins courants;
3)    en élargissant et approfondissant les efforts pour joindre davantage les Canadiens qui ont besoin d’un soutien à l’autogestion;
4)    en mobilisant les patients et les aidants informels en tant que partie intégrante de toute approche systémique.
Vos commentaires...
pmcgowan@uvic.ca

10 mai 2012

Un article d’opinion présente des solutions créatives aux problèmes de temps d’attente pour les interventions chirurgicales

Dans un article d’opinion paru cette semaine, Cy Frank, conseiller expert d’EvidenceNetwork.ca et directeur général de l’Alberta Bone and Joint Health Institute, explore des solutions créatives afin de réduire les temps d’attente pour les interventions chirurgicales.

Cy Frank a fait cette analogie :
« Parfois, le système de santé public est comparable au corps humain. Quand on a mal quelque part, il faut chercher ailleurs, anatomiquement parlant, pour en trouver les causes. »

Comme nous l’avons indiqué dans un blogue précédent, les longs temps d’attente sont les symptômes de problèmes systémiques plus vastes. Cet article souligne combien il peut être utile de se donner des objectifs et des cibles mesurables. Dans ce cas, grâce à un recours à des équipes multidisciplinaires et à des moyens d’incitation pour parvenir à un objectif, les résultats préliminaires semblent indiquer que la stratégie a permis d’économiser des jours-lits et d’améliorer les temps d’attente.

Lisez l’article d’opinion ici et consultez notre Rapport de progrès 2011 montrant les progrès accomplis par les provinces et territoires en vue de parvenir aux normes nationales de temps d’attente, découlant du Plan décennal de 2004 des premiers ministres de la Santé.


8 mai 2012

Soins à domicile – Nous devons convertir les conclusions en solutions concrètes

Kevin Mercer est directeur général du Centre d’accès aux soins communautaires de Waterloo Wellington à Kitchener, en Ontario. Il est aussi rédacteur en chef du Healthcare Management Forum. Il faisait partie du groupe d’experts réunis à l’occasion du rapport Aînés dans le besoin, aidants en détresse : Quelles sont les priorités de soins à domicile pour les aînés au Canada?

Tout d’abord, si cela n’a pas encore été fait, il faut le dire : bravo au Conseil canadien de la santé pour avoir reconnu l’importance des soins à domicile et pour avoir fait paraître ce rapport. Quand on a travaillé pendant 20 ans dans le secteur des soins à domicile et des soins communautaires, on sait qu’en dépit des recherches convaincantes sur la valeur et l’importance des soins à domicile, les énoncés et les changements de politiques ne suivent pas le rythme d’évolution des orientations ressortant des recherches. En tant que société, nous sommes restés fidèles à un modèle de soins de santé conçu principalement dans les années 1950.
Le rapport du Conseil canadien de la santé intitulé Aînés dans le besoin, aidants en détresse : Quelles sont les priorités de soins à domicile pour les aînés au Canada? nous rappelle d’une part tout le chemin que nous avons parcouru dans le secteur des soins à domicile, et d’autre part tout le parcours qui nous reste à faire. Nous avons encore beaucoup de progrès à accomplir et certaines personnes très vulnérables comptent sur nous pour le faire. Ce rapport donne un visage humain aux problèmes de politiques et redéfinit « les soins à domicile » pour ne plus en faire simplement un substitut « bon à avoir » aux soins actifs et aux soins de longue durée, mais un élément essentiel au maintien de la santé des aînés et de leurs aidants. Nous avons émis des hypothèses sur la disponibilité et la capacité des aidants à domicile. Ce rapport nous rappelle que ces hypothèses sont erronées et que nous devons comprendre le fardeau porté par les aidants, à qui nous devons davantage venir en aide. Selon le rapport, la situation des aidants, en ce qui a trait au vieillissement de la population, continue de s’accentuer. Si des solutions ne sont pas mises en place, les effets négatifs s’en feront ressentir à la fois dans le système de santé et au sein de la population active. Le nombre des aidants va augmenter, tout comme leur niveau de détresse, faute de mesures d’action rapides.
À bien des égards, le rapport du Conseil canadien de la santé brosse un tableau qui est familier à beaucoup de nous, intuitivement, depuis bien des années. Le personnel de première ligne, les défenseurs des aînés et des aidants, ont très bien défini le fardeau qu’ils voient incomber aux aidants alors qu’ils tentent d’aider les clients de soins à domicile et leur famille. Toutefois, les preuves empiriques n’ont jamais été aussi clairement présentées que dans ce rapport. Grâce au Dr John Hirdes et à son équipe de chercheurs, les données RAI-HC ont été évaluées et une validation scientifique du fardeau des aidants a été présentée. La valeur des données d’évaluation du RAI dans ce rapport s’avère instructive et nous aide à mieux comprendre les besoins des clients de soins à domicile. Les gouvernements ont souvent défié les gens sur le terrain de fournir des données qui appuient les affirmations de demande grandissante dans la communauté. Ce rapport en apporte des preuves, comme l’indique cette citation :
« Un tiers des aînés de notre analyse des bénéficiaires de soins à domicile ont de grands besoins, avec souvent un handicap physique et des troubles cognitifs comme la démence. Pourtant, ils ne bénéficient que de quelques heures de plus de services publics à domicile par semaine que les aînés dont les besoins sont modérés. »
Le défi à relever pour nous tous est de convertir les conclusions de ce rapport en solutions concrètes, dans l’intérêt des clients vulnérables de soins à domicile et de leurs aidants. En Ontario au moins, l’engagement pris en vue d’augmenter de 4 % par an le budget des soins à domicile, durant les trois prochaines années, est un pas dans la bonne direction.
Ce sont de bonnes nouvelles. Et si la moindre question subsiste quant aux besoins, il suffit de lire Aînés dans le besoin, aidants en détresse : Quelles sont les priorités de soins à domicile au Canada? Un rapport tout à fait opportun.

4 mai 2012

Soins à domicile : une question qui relève des personnes, des familles et de leurs perspectives – non des nôtres

Le Dr Paul Holyoke, directeur du service de recherche du Saint Elizabeth, a rassemblé un énorme portfolio dans le domaine des sciences appliquées, qui aborde cinq thèmes : expérience du client et soins axés sur la personne, innovations dans le système de santé, recours à des données probantes, interventions cliniques dans les soins à domicile, et nouvelles méthodologies de recherche.

Le présent rapport met l’accent sur l’importance pour les aînés canadiens de pouvoir demeurer dans leur domicile. Alors que les yeux se tournent de plus en plus vers les soins à domicile, nous devons prendre conscience que les gens ne veulent pas seulement des soins en établissements.

Dans un projet de recherche financé par le Saint Elizabeth et la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé, je me suis adressé à des clients recevant des soins à domicile pour mieux comprendre ce qui faisait une différence pour eux. Dans cette vidéo tirée du projet, ils expliquent dans leurs propres mots à quoi devraient ressembler les soins à domicile. Ils nous disent que les soins devraient être personnalisés, souples et fournis à un rythme qui répond aux besoins et aux préférences de chacun. Les soins devraient respecter et valoriser les personnes, leur domicile, les membres de leur famille et les soignants, leurs souvenirs du passé et leurs espoirs pour l'avenir. En somme, les gens veulent et réclament plus que de l'aide pour exercer les activités de leur quotidien.

Il faut absolument écouter ces perspectives et s’assurer que les soins à domicile sont vraiment centrés sur le client, non sur les tâches. Bien qu’ils soient dispensés à domicile, tous les services, qu'il s'agisse de soins personnels, de soutien à domicile, de soins infirmiers ou de réadaptation, doivent observer un plan de soins qui les guide pour l'atteinte des objectifs; nous devons reconnaître que les besoins, les priorités et les préférences de ces personnes sont fréquemment soumis à des changements. Tous les prestateurs de soins à domicile doivent faire preuve de souplesse et de capacité d’accompagnement pour répondre à la majorité des besoins importants exprimés par les personnes elles-mêmes, et ce, au jour le jour.

L’intérêt croissant pour les soins à domicile constitue pour nous une occasion idéale de transmettre nos connaissances, d’appliquer des approches centrées sur les personnes et de tenir compte des préférences et des perspectives de chacun dans toutes nos interventions. Si nous y parvenons, nous optimiserons les possibilités que cette nouvelle réalité offre à tous.