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4 novembre 2013

Combler les lacunes de l’amélioration de la qualité au Canada



John G. Abbott
John G. Abbott, chef de la direction, Conseil canadien de la santé

Que peut gagner le Canada à majorer ses investissements pour faire progresser le projet d’amélioration de la qualité dans le domaine de la santé? Et où devrait-il investir?
À mon avis, il y aurait grand profit, et il devrait cibler le renforcement des capacités de notre système et de ses responsables à accomplir des changements transformateurs.
  
Cette semaine, le Conseil canadien de la santé a tenu un symposium national sur l’amélioration de la qualité, avec pour sujet : Vers un système de santé à haut rendement : le rôle des conseils de la qualité au Canada. 


Dr. Ross Baker
Plus de 200 hauts dirigeants de tout le pays se sont rassemblés pour parler de la mesure du rendement du système de santé et de la production de rapports à cet égard, et du renforcement des capacités du système en vue de l’amélioration de la qualité. Il est évident qu’en matière de mesure du rendement ou de production de rapports sur la performance, il n’y a pas d’approche uniformisée, et que chaque province ou territoire doté d’un conseil de la qualité ou d’une organisation pour la sécurité des patients (il en existe sept en tout) a adopté les méthodes qui lui conviennent. Quelles sont donc les lacunes qu’il faudrait combler dans la démarche actuelle d’amélioration de la qualité au Canada? 

La première lacune est l’absence du désir urgent d’un changement transformateur, qui ferait que l’amélioration de la qualité s’inscrive au cœur de tout ce que nous faisons dans les soins de santé. Les responsables de la santé et les Canadiens eux-mêmes sont-ils convaincus que nous avons besoin d’améliorer la qualité des soins fournis dans chaque hôpital, chaque clinique, chaque cabinet de médecin de ce pays? Les faits disent qu’il le faut, mais cela suffit-il à en établir le bien-fondé? 

La deuxième lacune, voire le défi, est de traiter l’amélioration de la qualité comme un élément accessoire. Notre système de santé ne devrait-il pas inciter tous ses dirigeants à commencer leur journée en se posant cette question : Que faut-il faire aujourd’hui pour que toutes nos activités procurent à nos patients des soins sécuritaires et appropriés; et à la terminer en se demandant : Comment savons-nous que nous avons atteint cet objectif? Si l’amélioration de la qualité constitue un élément isolé, nous n’arriverons à réaliser de changements transformateurs dans aucun milieu.    

La troisième lacune est une question de ressources. Nous devons relever le niveau des investissements dans les ressources afin de concevoir et de gérer avec succès un projet d’amélioration de la qualité. Nous devons apprendre aux intervenants de première ligne et à ceux qui œuvrent dans l’ombre à penser à l’unisson, maniant une langue commune pour parler de l’amélioration du rendement. Nous devons appuyer continuellement le travail des conseils de la qualité de ce pays, qui à leur tour harmonisent leurs activités afin de soutenir les systèmes de santé qu’ils surveillent tout en les associant à des initiatives d’amélioration de la qualité.  

La quatrième lacune consiste à ne pas concevoir l’amplitude de la gestion du changement d’un système complexe.

Une cinquième lacune concerne le domaine de la technologie et du partage de l’information. Il nous faut tirer parti de l’utilisation des technologies actuelles pour recueillir des données et mettre en commun des informations sur le rendement du système et les résultats des patients, systématiquement et à point nommé, renseignements que toutes les composantes du système peuvent utiliser afin d’améliorer la qualité des soins.

Aucune organisation ni aucun système n’a toutes les réponses qui permettraient de s’employer à combler ces lacunes. Somme toute, nous avons besoin de collaboration interne et externe des organismes et des gouvernements pour renforcer les capacités dans tous ces domaines. Le rapport du Conseil de la santé sur les délibérations du colloque couvrira tous ces points plus en détail. Il sera publié le 16 décembre 2013 sur www.conseilcanadiendelasanté.ca.  

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