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4 novembre 2013

L’avenir des soins de santé aux États Unis : ce qu’il signifie pour le Canada



Janna Stam est une écrivaine pigiste et professionnelle des communications établie à Toronto au Canada. Ses écrits d’adressent à des publics variés, y compris les utilisateurs des TI dans le domaine des soins de santé, des organismes sans but lucratif et des campagnes  électorales. Elle possède une Maîtrise ès Arts en littérature anglaise de l’Université Queen’s. Pour de plus amples renseignements, veuillez visiter jstam.ca

L’Obamacare va-t-il influer sur la politique canadienne des soins de santé?

C’est l’une des nombreuses questions posées à Trudy Lieberman, ancienne présidente de l'Association of Health Care Journalists et analyste de la presse pour la Columbia Journalism Review. Trudy Lieberman se rend dans quatre grandes villes canadiennes en tant que boursière Fulbright et à l’invitation de l’Evidence Network of Canadian Health Policy, communément appelé EvidenceNetwork.ca.

L’arrivée en temps opportun de Trudy Lieberman a lieu deux semaines seulement après la mise en œuvre officielle de la Patient Protection and Affordable Care Act (PPACA), également appelée l’Affordable Care Act (ACA) ou « l’Obamacare » par le gouvernement américain. Loi signée par le président Barack Obama en 2010, la PPACA a d’abord fait espérer à certains l’instauration d’une version plus « à la canadienne » et équitable des soins de santé aux États‑Unis.

Mais une analyse plus fouillée révèle que c’est loin d’être le cas. Professeure agrégée de sciences politiques à l’Université McGill, Antonia Maioni le démontre brillamment dans un article paru récemment dans le Globe and Mail et inspiré par les commentaires de Trudy Lieberman : Obamacare vs. Canada: Five key differences.

Trudy Lieberman s’empresse de signaler que l’Obamacare structure l’inégalité au sein du système au lieu de le réformer radicalement. Elle cite deux différences fondamentales entre l’attitude à l’égard des soins de santé au Canada et aux États-Unis.

1.     Équité. L’idéologie canadienne des soins de santé diffère considérablement de la conception américaine. Trudy Lieberman reconnaît que l’économie de marché et l’activisme politique intense des intervenants, surtout les fournisseurs de soins de santé et les compagnies d’assurances, entravent considérablement l’évolution des attitudes envers l’équité de l’assurance‑maladie. « Si nous (les Américains) adoptons un jour un système différent, cela devra être à l’initiative du milieu des affaires. Cela ne viendra pas de ceux qui le réclament ou des universitaires ou des médias, explique‑t‑elle. Notre système repose principalement sur les employés, dont 160 millions sont assurés par leur employeur. Ce sont les employeurs qui devront déclencher la réforme globale du système. »

2.     Accent sur les soins de santé des Autochtones. « Je ne me rappelle pas avoir jamais écrit sur I’Indian Health Service, reconnaît‑elle. Au Canada, j’ai entendu plus parler de la santé des Autochtones que des temps d’attente. »

Trudy Lieberman signale qu’il se peut que l’analyse des résultats de la loi « Obamacare » prenne des années. En attendant, nos deux systèmes présentent des similarités.

1.      Les coûts des soins de santé sont de plus en plus à la charge des particuliers. « Nous pouvons constater dans nos deux pays une tendance à accroître les coûts à la charge des patients, remarque Trudy Lieberman. Les Américains déboursent plus pour les soins de santé. Au Canada, de nombreux services ne sont pas couverts, et, selon l’issue d’une affaire dont est saisi un tribunal en Colombie‑Britannique, il se peut que les Canadiens doivent également puiser davantage dans leurs poches. »

2.      Préoccupations relatives à la qualité. « Dans nos deux pays, divers aspects de la qualité médicale sont problématiques et l’un comme l’autre doivent s’efforcer d’améliorer les soins, en particulier les soins de longue durée pour les personnes âgées », affirme Trudy Lieberman.

3.      Hausse de la demande et du coût en matière de technologie. « Nous n’avons toujours pas trouvé le moyen de freiner le coût de la technologie. Les patients veulent le tout dernier cri et ce qui se fait de mieux, mais rien aux États‑Unis ne joue le rôle du National Institute for Health and Care Excellence (NICE) du Royaume-Uni, qui examine le coût et l’efficacité des nouveaux traitements avant de les recommander aux médecins du NHS. »


Qu’en pensez-vous : l’Obamacare modifiera‑t‑il le point de vue des Canadiens sur la politique des soins de santé? 

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